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Essai de définition de l'hypersexualisation

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Avant de prendre le taureau par les cornes, il serait important préalablement de se donner une définition commune de ce qu’est l’hypersexualisation. En effet, discuter d’un sujet sans que les interlocuteurs parlent le même langage est aussi fastidieux que de cultiver son jardin sans en recevoir la récolte ou l'argent de sa récolte.

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Le sujet de l’hypersexualisation (h. s.) préoccupe beaucoup de parents et d’éducateurs et malheureusement très peu de politiciens ou de hauts fonctionnaires. Pour accentuer la problématique, l'artificiel fossé intergénérationnel qui se creuse depuis des décennies tend à nous isoler et à bloquer le dialogue et la transmission d'informations basées sur une solide expérience de vie.

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Il est notoire que face à la prolifération des moyens portables de communications modernes, les parents et les éducateurs sont non seulement dépassés, mais ils perdent surtout en crédibilité face à leur progéniture.

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L'image, l'écran, qui fait écran à tout devrais-je dire, captive la jeunesse tel les poissons lanternes des abysses qui attirent leurs malheureuses proies à l'aide de leurs feux follets portables, en réalité attachés à leur front. Les capacités hypnotiques des écrans ne sont plus à démontrer; combiné aux idéologies toxiques, le monde réel cesse de plus en plus d'être intelligible pour devenir virtuel, inhumain et agressif. À ce sujet je vous recommande le livre "L'enfant et les écrans" (1)

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Et le phénomène a de quoi inquiéter. Les études montrent que les jeunes, dans leur innocence, sont littéralement envahis par une technologie qui transporte des informations tronquées, avilissantes et souvent fausses. Cette technologie tend, de plus, à les isoler dans leur solitude virtuelle et par le fait même cela retarde l'entrée du jeune dans le monde adulte, le monde responsable, le monde réel. La rapidité avec laquelle on tsunamise les peuples d’érotisme et de pornographie est stupéfiante et sa propagation fulgurante relève autant de « l'addiction » que d’une volonté de tout corrompre.

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Ce site, comme nous l'avions déjà expliqué dans l'accueil, ne se veut pas moralisateur. Le but est éducationnel. Le but est de transmettre simplement, des informations différentes, qui à notre avis permettront à tout un chacun de faire des choix véritablement éclairés.

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Il est donc important de comprendre que le terme hypersexualisation est perçu différemment d’une personne à l’autre. Que ce soit par un intervenant, un jeune, un parent, un enseignant ou un professionnel de la santé, le terme hypersexualisation n’est assujetti à aucune norme empirique et encore moins à des lois. Aujourd'hui, les spécialistes de la question ont beaucoup de mal à se mettre d'accord pour une définition unique de l'hypersexualisation en raison de la confusion ambiante.

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Il semblerait, selon mes recherches, que chacun a sa propre vision de ce qu’est l’h. s. Même chez les sexologues, par exemple, il existe pratiquement autant de définitions qu’il y a de sexologues. L’absence de définition unique résulte d’un effet assez récent : le relativisme institutionnel, et plus particulièrement le relativisme moral.

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Cette relativisation en lien avec la sexualisation est fort rependue. Elle résulte d’une idéologie issue d’un certain libéralisme moral hérité des années 60, les années du « peace and love », du rapport du pervers Kinsey, de la « Révolution tranquille »,  où le sort de beaucoup de jeunes filles s’est joué sur la banquette arrière des automobiles où dans les volutes de la marijuana toxique. Ce relativisme a été tellement bien inculqué qu’il fait maintenant partie de notre manière de voir, de penser et d’agir. Il est malheureusement profondément incrusté dans nos cerveaux. Et la jeunesse en est de plus en plus bombardée depuis l’imposition du cours d’éthique et culture religieuse au Québec, qui n’est qu’un clone du multiculturalisme de Pierre E. Trudeau…

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Le relativisme est devenu une sorte de norme consensuelle alors que, curieusement, le relativisme est tout à fait à l’opposé de ce qu’est une norme. Le relativisme est plutôt une forme d’anarchie intellectuelle qui s’oppose à tout conformisme. Pour le relativiste moral, il n’existe aucune norme, aucune valeur absolue. Les seuls repères que le relativiste accepte sont les siens, qui sont plus basés sur des instincts primaires, animaux, émotionnels et passionnels que sur la réalité et la raison. C’est pourquoi l’absence d’une définition unique pour l’h. s. est un curieux paradoxe qui induit une grande confusion, même chez les experts.

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Si la confusion la plus grande existe dans ce domaine, c’est d’une part, parce que le sujet est complexe. Car il relève de l’affectivité, des émotions, de la culture, de l’éducation (familiale et sociétale) et surtout de l’involution des lois; et, d’autre part, c’est l’aspect important qui mérite qu’on s’y attarde, selon mes recherches il semble y avoir une volonté d’entretenir et d’étendre ce relativisme à tous les peuples et cela en introduisant la corruption chez les jeunes. Puisque  nous constatons que ce relativisme moral est directionnel... vers le bas, cela le rend inquiétant!

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L’histoire humaine nous démontre que lorsqu’un crime survient, il faut toujours regarder à qui profite ce crime. Et c’est sans aucun doute que nous affirmons que l’industrie de la pornographie et de l’érotisme à outrance édicte certains paramètres de ce relativisme moral depuis des décennies. Qu’elle soit artistique, médicale, psychologie, pédagogique ou toute autre science humaine, cette main mise de l’industrie sur tout ce qui concerne la sexualité influence la totalité des productions humaines. Et ici j’insiste pour y inclure la recherche dans les chaires universitaires qui ont pratiquement toutes été contaminées par le relativisme envahissant et par l’industrie de la pornographie.

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En raison de l’absence d’une définition empirique, nous nous devons d’en proposer une qui respecte l’Humain dans toutes ses dimensions. Si nous ne définissons pas clairement ce que peut-être l’h.s., nous tournerons en rond et ce site ne sera qu’une autre illusion. Toute discussion, toute dissertation, toute science, si elles ne procèdent préalablement à une uniformisation des termes et des définitions, demeurent stériles. Car la racine de tous les maux est la négation de la valeur inaliénable des mots. Comme Platon le disait, la perversion de la cité commence par la perversion des mots!

Définition

​Nous vous proposons quelques définitions parmi les dizaines que nous avons répertoriées pour le mot Hypersexualisation:

 

« L’hypersexualisation est phénomène de société selon lequel de jeunes adolescents (es) adoptent des attitudes et des comportements sexuels jugés trop précoces. »

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« L'hypersexualisation consiste à donner un caractère sexuel à un comportement ou à un produit qui n'en a pas en soi. »

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« On parle d’hypersexualisation de la société lorsque la surenchère à la sexualité envahit tous les aspects de notre quotidien et que les références à la sexualité deviennent omniprésentes dans l’espace public : à la télévision, à la radio, sur Internet, dans les cours attitudes et comportements de nos pairs, etc. Ce phénomène, largement inspiré par le monde de la pornographie, est fondamentalement sexiste; il utilise habituellement le corps des femmes et des jeunes filles, quelquefois celui des hommes et des jeunes garçons. Il peut avoir des conséquences importantes, notamment sur nos manières de penser et d’agir, sur notre sexualité et au niveau des relations hommes-femmes. »

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« Sexualisation à l’extrême, accentuation extrême de la sexualité de quelqu’un ou quelque chose. »

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« Le rapport tente de définir l’hypersexualisation comme étant l’érotisation de l’image corporelle des filles, qui en font des enfants femmes sexuées »

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« Se dit d’un état où des personnes souffrent d'un besoin constant de satisfaire leurs pulsions sexuelles et qui en viennent à articuler toute leur vie autour de potentielles aventures sexuelles. Parfois, l'obsession devient si intense que les sujets peuvent en venir à des violences sexuelles sur eux-mêmes ou sur autrui. »

Vous êtes à même de constater la variété des définitions. De plus, dans certains cas, la définition est tellement large, qu’on peut lui faire dire n’importe quoi. Un exemple; la première définition parle de « comportements sexuels jugés trop précoces ». Dans ce cas, s’il n’y a pas de repères moraux, ou si ceux-ci tombent les uns après les autres, qui peut juger de ce qui est précoce ou non?

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L’exemple concret qui permet de douter de la valeur d’une telle définition est l’adoption en 1976, au Québec, d’une loi permettant une liberté sexuelle totale dès l’âge de 14 ans. Depuis le scandale de prostitution juvénile au Québec, on l'a même nommé "loi pro-pédophiles". Donc, cet édit étatique du roi et maître à seulement « 14 ans » est-il bénéfique pour le jeune et la société? Encore une fois la réponse est un non catégorique! C'est la raison pour laquelle les conservateurs ont majoré cette loi à 16 ans.

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Je conclurai donc que cette première définition est fortement réductionniste. Dans tous les cas, le réductionnisme est utilisé de manière à déresponsabiliser chacun des niveaux du tutorat (parents, enseignants et professionnels) envers le jeune qui a un droit absolu à des repères justes et sécuritaires. Le réductionnisme est une technique qui vise à occulter ou à modifier des informations capitales qui visent à orienter les victimes dans le sens de la volonté de ceux et celles qui pratiquent le réductionnisme, des manipulateurs.

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Dans la seconde, la quatrième et la cinquième définition, il existe un vide, une inanition d’information de qualité, qui repose sur l’absence de repères clairs. Pour un esprit tordu dans l’h.s., tout est interprété de manière sexuelle. Donc, une telle définition peut se retourner et produire l’effet contraire à celui recherché en donnant des appuis à une personne mal éduquée, ignorante, voire perverse. Ces trois définitions n’ayant pas de repères moraux laissent donc la place à une prolifération de l'hypersexualisation, car la source réelle du problème n’y est pas même abordée.

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Finalement, la troisième définition contient plus d’éléments qui peuvent guider les adultes responsables dans l’éducation des jeunes. Malgré tout, elle comporte des failles importantes. Notamment lorsque l’on parle de la « surenchère à la sexualité ». Ici encore, tout dépend du comment une famille (ou un État) perçois et exprime la sexualité et le mot « surenchère ». Par exemple, des enquêtes ont démontré que des familles pratiquant le nudisme, ont plus de problèmes reliés aux agressions et à l’identification sexuelle des ados, que les familles où la pudicité existe. La question qui se pose alors : nos repères doivent-ils se baser sur tel, ou tel autre type de coutumes familiales? Une mère danseuse ne verra pas d'hypersexualisation là où la majorité des mère en verraient.

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Si vous trouvez ce dernier exemple trop caricatural, je vous en propose un plus connu. Dans une famille où, par exemple, on permet à des adolescents d’écouter des films de plus de 16 ans en présence du petit frère ou de la petite sœur, ce qui peut avoir des conséquences catastrophiques sur leur développement (et principalement s’ils sont exposés à des images érotiques trop souvent à la limite de la pornographie) pouvons-nous socialement approuver de tels comportements? Accepteriez-vous qu'un couple invité chez vous pour le souper, se mette à s'embrasser devant tout le monde de manière intense? Nous le savons tous, la réponse est un non catégorique; alors pourquoi permettez-vous à la télévision de le faire?

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Vous êtes maintenant à même de constater que les familles qui sont plus tolérantes ou inconscientes face à l’érotisme, si elles reçoivent plus d’attention de la part des médias, peuvent amener une société à niveler vers le bas ses repères moraux. C’est l’image parfaite de la maxime « Une pomme pourrie contamine tout le panier ».

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Au sujet de l'érotisme, vous devez savoir que tout comme la cigarette est massivement la porte d'entrée vers la marijuana (voir le dossier "drogue douce"), l'érotisme est également la porte d'entrée vers la pornographie. Sachant que l'humain soumis à ses passions perd le contrôle de sa vie, il n'est pas difficile de comprendre que la pornographie triple X mène au quadruple X, et ainsi de suite! (Voir, le dossier : "Classification des X").

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Une autre forme subtile de réductionnisme est présente dans cette 3e définition. En effet, pourquoi parler de sexisme alors que les deux sexes sont exploités dans l’univers de l’h.s? De plus, cette définition semble être conçue pour la société et non pour des individus en recherche de repères éprouvés. Il faut donc l’améliorer…

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De ces faits, il est primordial de se doter d’une définition commune ce que représente l’hypersexualisation.

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Nous vous proposons donc une définition qui respecte l’être multidimensionnel qu’est l’humain ainsi que la société :

Cependant, nous ne prétendons pas posséder la vérité absolue. Nous vous proposons donc, si vous n’êtes pas d’accord avec la définition ci-dessous, de nous écrire pour nous suggérer vos opinions et modifications.

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« On parle d’hypersexualisation de la société ou d’un individu lorsque la surenchère à la sexualité et de l'érotisme envahit tous les aspects du quotidien et que les références à la sexualité deviennent omniprésentes dans l’intimité tout comme dans l’espace public : dans la chambre à coucher, à la toilette, en pensée, en parole, par les action, à la télévision, à la radio, sur Internet, dans les cours, attitudes et comportements de nos pairs, les blagues, etc. Ce phénomène, largement inspiré par l’industrie de l'érotisme et de la pornographie, mais préalablement par le laxisme moral (issu de la révolution des années 60), a pour but de donner du pouvoir à l’hypersexualisé qui utilise alors son corps ainsi que les corps des autres pour en faire des objets de consommation de contrôle et finalement de dépendance (le mot addiction est un anglicisme). L’hypersexualisation a des conséquences importantes, notamment sur nos manières de penser et d’agir, sur notre sexualité, sur la stabilité des couples et sur l’éducation que nous donnerons aux enfants. L’hypersexualisation entraîne inévitablement des conflits hommes-femmes (et dans toutes les formes de couple) qui ont d’immenses répercussions sur leur progéniture (biologique ou adoptée) et donc sur la stabilité de toute la société. Car, la sexualité non contrôlée crée une dépendance physique, émotive et psychologique intense qui, si elle n'est pas maîtrisée de plein gré, entraîne la compulsion qui, il faut le dire, n’est rien d’autre qu’une forme d’esclavage. »

 

 

Notes:

(1) « L’enfant et les écrans ». Par Sylvie Bourcier professeur à l’Université de Montréal. Aux Éditions du CHU Sainte-Justine. ISBN : 978-2-89619-253-3

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