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Synthèse à propos du cannabis

Publication : vendredi 3 mars 2017 15:23
Écrit par Christian
Voici la synthèse en format PDF en cliquant sur le dossier PDF:
(de l'Institut pour la Justice)

Le Dr Costentin répond (ci-dessous) à un groupe qui semble vouloir faire la promotion du cannabis ou du moins en minimiser les dangers. Costentin parle de son approche concernant le cannabis et montre la difficulté à faire de cette drogue un médicament... Bien que ce groupe reproche au Dr Costentin de ne pas répondre à leurs questions, eux en contrepartie, ne répondent pas ou peu aux questions légitimes du public qui voit bien que cette drogue cause de graves problèmes à leur progéniture (on le constate dans tous les pays du monde où les médias banalisent cette substance toxique et principalement aux Pays-Bas, au Colorado et en Nouvelle-Zélande). Il est évident que leur démarche vise à diffamer de manière tranquille un médecin soucieux et inquiet pour la jeunesse. Histoire d'une polémique constructive... Histoire aussi de vous mettre la puce à l'oreille!      Christian  (PS : Les commentaires en bleu dans le texte sont de moi)

Le cannabis est-il dangereux?

Jean COSTENTIN est membre des Académies Nationales de Médecine et de Pharmacie. Professeur en pharmacologie à la faculté de Rouen, il dirige une unité de recherche de neuropsychopharmacologie associée au CNRS. Président du Centre National de prévention, d'études et de recherches en toxicomanie, il a publié en 2006 Halte au cannabis !, destiné au grand public.

Nous avons réalisé un entretien par mail avec Jean Costentin, le 4 mars 2011. Plutôt que de répondre à notre questionnaire, il a préféré rédiger un article spécialement pour notre recherche, et nous a envoyé des articles scientifiques en lien avec notre sujet. 

 

Les principaux enseignements de cet entretien, par rapport à notre controverse :

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Premier article : Le cannabis peut-il être un médicament ?

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Des frontières floues

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La frontière entre psychotrope-médicament et psychotrope-drogue peut, en fonction de la dose utilisée, être mal définie. Lorsqu’une substance affecte des activités psychiques avec une intensité reliée à la dose, il s’agit d’agents psychotropes. S’ils affectent des fonctions psychiques normales sur un mode purement quantitatif (intensité), il pourra s’agir de médicaments. S’ils n’affectent non plus (seulement) quantitativement mais aussi qualitativement le fonctionnement cérébral, il s’agit alors de psychodysleptiques et très communément de drogues.

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Une généralisation difficile qui empêche de considérer et classer le cannabis comme médicament

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Encore une fois est rappelé ici la quasi impossible généralisation en ce qui concerne le cannabis. En effet, la composition en principes actifs du cannabis est des plus variables selon l’organe de la plante considéré, la génétique de la plante (multitude de variétés), le lieu de son développement (sol, climat, moment de la récolte). Les grains de résine sont de plus agglomérés avec des ingrédients divers pour constituer le haschich ou « shit » qui connaît les mêmes variations de composition que la plante entière.

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[Encore ici, est occulté le potentiel psychotique du cannabis. Et même si ce potentiel psychotique ne concerne pas l'ensemble de la population, le fait de parler du risque à grande échelle, comme le fait le Dr Costentin, est légitime. Il n'y a donc pas de généralisation de la part du Dr Costentin. Même si le fait de pouvoir produire une variété de cannabis, dont le contenu serait à 99% connu par l'État et les médecins, ne change en rien le pouvoir idiopathique de cette substance toxique pour le cerveau humain. Autrement dit, le groupe qui cherche à minimiser les affirmations du Dr Costentin occulte volontairement les cas de psychoses toxiques provenant d'une prédisposition génétique dont les mécanismes sont (officiellement du moins) inconnus. Par conséquent, ils masquent à la population et aux élus une partie des effets secondaires prouvés du cannabis, principalement chez les moins de 33 ans. En raison de la découverte de la MEPP par une chercheuse de l'Ohio (qui est mon amie depuis 2004), les lecteurs de ce site savent maintenant que le cannabis est à proscrire pour tous. Tenter de consommer, ne serait-ce qu'une seule fois du cannabis est l'équivalent de jouer à une sorte de roulette russe rarement mortelle mais tout de même partiellement invalidante voire invalidante.]

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Un regard alarmiste, voire caricatural, de la part de Costentin qu’il justifie par sa méthode de recherche sur le THC pur, sur la molécule en tant que telle

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Selon lui, [et selon maints chercheurs] le THC provoque sédation, diminution de l’anxiété, ivresse, désinhibition, effets amnésiants, troubles cognitifs avec perturbation de la mémoire de travail (mémoire opérationnelle), et de la mémoire pour l’action et à court terme. Induction de délires, induction d’hallucinations, effet orexigène (ouvrant l’appétit), effet analgésique, effet myorelaxant, effet antimétique (réducteur des vomissements), induction de comportements impulsifs, irrépressibles, sentiment de déréalisation, de dépersonnalisation, émergence inopinée de comportements agressifs, emballement de l’humeur, sensation de toute puissance physique et psychique.

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Sa conclusion : le THC est une substance toxicomanogène, inductrice d’une toxicomanie, d’une pharmacodépendance, avec un pouvoir d’accrochage très fort. Le THC induit une dépendance psychique, ce qui est consubstantiel de toute drogue ; cela se vérifie par l’intensification de la transmission dopaminergique dans le noyau accumbens, qui constitue la signature neurobiologique de toute pharmacodépendance.

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Selon nos autres interlocuteurs, ces interprétations sont discutables, puisqu’il mélange par ses études plusieurs types de critères et arrive à des conclusions qui généralisent à la fois la toxicité de la substance en tant que telle et les potentiels toxicomanogènes, qui sont également liés à des facteurs plus sociaux et psychologiques, pas seulement physiques. [Cette conclusion est vrai, lorsqu'ils parlent "d'interprétations discutables. " En fait, ce que le lecteur ne décode pas en lisant le texte de ce groupe de recherche, c'est que leurs interprétations aussi sont plus que discutables. Et ma doléance ici provient du fait que dans le doute, on s'abstient. Ces chercheurs savent que le cannabis est psycholitique, et ils minimisent ce fait en utilisant le sophisme de la relativisation. S'il est vrai qu'il n'y a pas de consensus au sujet d'un cannabis 100% toxique pour tous, il existe cependant un consensus que le cannabis avec seulement 2 à 4 % de THC, peut conduire à la psychose toxique (plusieurs tribus amérindiennes élisaient leurs grands sorciers de cette manière). Or, aujourd'hui, le cannabis est à plus de 15% voire, 20% et même 30% de THC. On a même trouvé une huile provenant d'Afghanistan à 70% de THC en fin 2015. Et tragiquement, l'augmentation de THC dans le cannabis partout à travers le monde augmente les cas de psychoses toxiques et autres maladies mentales graves sans compter la dépendance, et les pertes de productivité, etc.  Pour vous donnez un exemple concret (concernant l'erreur sociosanitaire du groupe de recherche) : lorsqu'un seul enfant dans une école, est allergique aux arachides, l'école, alors, interdit cette substance dans l'établissement entier. Et pourtant, point n'est de mentionner le risque d'existence d'autres enfants potentiellement allergiques. Seul celui atteint est cité et bénéficie d'une protection tout à fait légitime. Or, pourquoi le même argument n'est-il jamais invoqué lorsque les médias et certains lobbys parlent au sujet de la décriminalisation de cette substance, voire de sa légalisation?]

 

Une méthode pour ces recherches

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Ces études de toxicologie détermineront les toxicités aigue, semi-chronique, chronique, sur plusieurs espèces animales (Rat-Lapin-Chien-Porcs). Elles comportent en particulier la mesure de très nombreux paramètres biologiques (par la pratique de très gros bilans de biologie clinique), suivis du sacrifice des animaux et de l’examen anatomo-pathologique des différents organes. À cela s’ajoute des études de fécondité, sur l’embryotoxicité, la foetotoxicité et sur le développement post-natal. Des études de mutagénèse de carcinogénèse viendront compléter les précédentes.

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Le Cannabis est un produit aux caractéristiques spécifiques

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Selon Costentin, le cannabis recèle une rémanence très élevée (persistance de la substance dans l’organisme après le ressenti des effets). Cette rémanence masquerait la dépendance psychique et physique du produit ; ce qui pousserait d’autres chercheurs à arriver à des conclusions différentes.

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Un exemple précis quant aux dangers du cannabis où la controverse est vive et largement corrélée aux types d’études menées et aux méthodes de recherche : cannabis et schizophrénie

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Selon Costentin, il y a responsabilité du THC « longtemps suspectée mais désormais bien établie au plan épidémiologique et bien expliquée au plan neurobiologique » dit-il, avec la schizophrénie. Il cite l’étude séminale d’Andreasson (publiée en 1983, après le suivi de dix ans d’une cohorte de 50 000 conscrits suédois (1971-1981) établissait que le fait d’avoir fumé plus de 50 joints en tout, avant l’âge de la conscription multipliait d’un facteur de 6 le risque de développer une schizophrénie. Il cite ensuite l’étude de M-L Arsenault (Nouvelle Zélande) qui montre que parmi 1000 jeunes ayant débutés leur consommation de cannabis entre 12 et 15 ans, à l’âge de 18 ans, 10% d’entre eux étaient devenus schizophrènes. Nous n’avons pas plus d’informations sur les méthodes utilisées dans ces études.

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Fait intéressant : on retrouve les mêmes études, citées par différents acteurs qui s’opposent et que nous avons interviewé, pour soutenir des positions antagonistes

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Jean Costentin cite l’étude SAM (Stupéfiant et Accidents de la Route) et explique qu’il a été établi que le cannabis seul était à l’origine d’environ 300 morts annuels en France. Il va même plus loin en disant que l’on sait maintenant que ces chiffres ont été sous-évalués.


Voir l’analyse de l’entretien avec Jean Michel Costes de l’OFDT, qui mentionne la même étude pour défendre l’idée que le cannabis est relativement peu dangereux, pris seul, dans les accidents ; il explique que c’est comparable avec l’usage du téléphone portable au volant alors que l’alcool est immensément plus facteur d’accidents de la route (voir analyse entretien J.M. Costes).

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[Ici les détracteurs du Dr Costentin mettent de côté les recherches de Stanley Milgram qui prouve que 85% des gens obéissent aux autorités. Ce taux monte à plus de 95% lorsqu'il s'agit d'autorités sanitaires. Ainsi, comme ce site le prouve, la décriminalisation ou la légalisation du cannabis va entraîner une hausse phénoménale des essais de cette substance par les jeunes (et moins jeunes qui, autrement, n'auraient jamais essayés cette substance toxique) et ainsi, comme l'ont montré des chercheurs américains et néerlandais, une épidémie de dépression, de psychoses toxiques et de schizophrénie va survenir dans les 10 ans. Donc, les biais qu'ils reprochent au Dr Costentin leurs sont aussi attribuables. Pire encore, on peut leur reprocher leur imprudence, voire leur insouciance abyssale. Le fait que l'alcool sur la route tue, ne rend pas plus acceptable les autres morts sur la route qui surviendront en raison de l'irresponsabilité de certains dirigeants. On ne rigole pas avec la santé des gens. Le Dr Costentin nous avertit d'un écueil qui a un fort potentiel de couler notre navire civilisationnel et nous devons l'écouter.]

 

Une autre théorie controversée : la thèse de l’escalade

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La théorie de l’escalade stipule que consommer du cannabis accroît les prédispositions à consommer des drogues dite dures : cocaïne, crack, héroïne. La question est de savoir si cela vient de facteurs sociaux, liés par exemple aux fréquentations du fumeur de cannabis et à une plus grande proximité d’autres produits, ou à des facteurs biologiques et physiques, liés à la substance du cannabis ; les conclusions sont ainsi très différentes et la question est clairement sujet à controverse, au regard de nos différents entretiens. [Près de 100% des personnes ayant essayé le cannabis un jour dans leur vie avaient déjà fumer le tabac auparavant. Et la vaste majorité des personnes interrogées à propos de leur consommation de drogues de synthèse ont avoué avoir consommé du cannabis en premier lieux. De plus, que cette augmentation de la consommation d'autres drogues proviennent de facteurs sociaux ou physique ou psychologique, cela ne change en rien la donne : le cannabis perturbe les maturation neuronales et favorise l'apparition de maladies mentales graves. Et ces atteintes avilissantes au cerveau ne peuvent que favoriser d'autres échappatoires... d'autre enfermement dans ces faux paradis...  Nous sommes en présence d'une potentielle réaction en chaîne sociocidaire programmée... point à la ligne!]

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Selon Jean Costentin, « à l’heure où se développent les polytoxicomanies, on perçoit bien que l’escalade toxicomanique est de plus en plus manifeste ». Il parle d’une évolution : on commence par le café, puis le tabac, puis le cannabis, l’alcool, ensuite vient la cocaïne et enfin l’héroïne. [Même si cette "évolution" n'est pas la même pour tous, on constate qu'elle est tout de même réelle dans un pourcentage de plus en plus grand de la population. Par conséquent, l'abstinence à toute drogue, et principalement celles quel'on nomme à tort "douces", EST la solution première et prioritaire à favoriser auprès des jeunes et de toute la population.]

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Deuxième article : Nouveau regard sur le cannabis

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Dans cet article, Jean Costentin explique que, aujourd’hui, des données épidémiologiques soulignent la nocivité du cannabis, tandis que des études neurobiologiques éclairent ses mécanismes d’action. Selon lui, les conclusions de ces études sont « en rupture flagrante avec les propos erronés et banalisant qui continuent d’être tenus sur cette drogue ».

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Un autre point de controverse : Costentin soutient la thèse qui stipule que le cannabis d’aujourd’hui est beaucoup plus dosé que celui hier, celui des années 70. Or, selon J.M. Costes, cette affirmation est fausse et invérifiable puisque nous ne disposions pas à l’époque des instruments de mesure des taux comparables à ceux d’aujourd’hui. [Cette dernière assertion du groupe de recherche est totalement fausse (je m'abstiens de dire mensongère) puisque nous disposons d'un patrimoine semencier de graines de marijuana de souche intacte provenant des années 60 et 70 et qui ont été analysées aux USA.]

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L’article décrit ensuite en détail les mécanismes d’action du cannabis dans le cerveau.

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Des points intéressants sur les méthodes de recherche pour évaluer les dangers du cannabis

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Costentin explique que le cannabis provoque une dépendance psychique qui a des équivalents expérimentaux chez l’animal. Il parle ainsi de la « classique épreuve de préférence de place ». Voici l’extrait de l’article concerné : « Dans cette épreuve le rongeur, après avoir reçu du THC, est introduit dans une enceinte aux caractéristiques bien identifiables par ses murs et plancher ; le lendemain, après avoir reçu le solvant, il est introduit dans une autre enceinte aux caractéristiques bien différentes de celles de l'enceinte fréquentée la veille. De semblables administrations et expositions alternées sont pratiquées à plusieurs reprises ( 2 à 4 fois ), puis l'épreuve finale est pratiquée. Lors de celle-ci l'animal, ne recevant aucun traitement, est mis dans un couloir s'ouvrant sur chacun des deux compartiments dans lesquels l'animal a expérimenté l'effet du THC dans l'un et l'absence d'effet du solvant dans l'autre. Si la substance étudiée avait, à la dose utilisée, des effets appétitifs, l'animal, afin de retrouver les sensations agréables qu'il avait éprouvées, va séjourner dans le compartiment préalablement associé à cette substance plutôt que dans celui associé au solvant. Le THC, à des doses élevées, induit une aversion de place. Elle procède de la mise en jeu d'endorphines du type dynorphine, opérant une stimulation de récepteurs opioïdes de type Kappa (Ghozland et coll., 2002 ). A de plus faibles doses que les précédentes, le THC induit une préférence de place (Cheer et coll., 2000 ; Chaperon et coll., 1998 ; Lepore et coll., 2000 ; Valjent et Maldonado, 2000); elle implique une médiation par des endorphines, stimulant des récepteurs opioïdes de type mu (Ghozland et coll., 2002 ) ».

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